Virée des galeries 119 m au-dessus du niveau de la mer

Retour vers le futur

Une expo qui fait sourire. C’est un peu ce que propose la galerie SBC en ce moment avec ce voyage dans le temps vers la naissance de l’art conceptuel à Montréal.

Le Centre de recherche urbaine de Montréal (CRUM) est un collectif d’artistes, qui n’en sont pas tous, se consacrant à l’exploration de liens entre l’art et l’espace urbain. Ils sont cinq provenant de milieux divers qui fouillent, qui trouvent, qui inventent s’il le faut.

À l’initiative de la directrice de la galerie SBC, Pip Day, l’exposition 119 m au-dessus du niveau de la mer [altitude moyenne de Montréal] se propose de recréer l’air du temps qui a donné naissance à l’art conceptuel il y a une quarantaine d’années.

« On peut décrire l’art conceptuel comme un art de l’expérience qui joue sur différents niveaux et qui affecte nos relations avec les objets », décrit Felicity Tayler, du CRUM.

Résumée rapidement et simplement, la présentation à SBC comprend un dôme, à la Buckminster Fuller, un cellulaire et une plante. Dans l’œil du CRUM, toutefois, le dôme est inversé et couvert de papier aluminium déchiré. Le cellulaire sert à une « expérience télépathique », et la plante est hallucinogène.

« Fuller disait qu’à l’avenir, nous allions communiquer par télépathie grâce aux ondes électriques. Donc, technologie et télépathie », explique Felicity Tayler avec un sourire dans la voix.

Même si le CRUM ne se prend pas au sérieux, la démarche, entrprise par la directrice de la galerie SBC Pip Day, consistait à retrouver les archives d’une exposition de 1971, 45o30’ N-73o36’ W (latitude et longitude de Montréal), considérée comme l’une des premières manifestations d’art conceptuel à Montréal, avec des créateurs comme Michael Snow, Françoise Sullivan, Sol LeWitt et Lawrence Weiner.

Or, il n’en reste plus qu’un catalogue.

« C’était intéressant de voir l’évolution d’une démarche artistique d’un point de vue montréalais. Nous ne sommes pas historiens, mais nous avons fait de belles découvertes en creusant cette idée », souligne, plus sérieuse, Felicity Tayler.

Une partie de la présentation se réfère d’ailleurs à la controverse récente entourant les nouveaux compteurs d’Hydro-Québec et la pollution électromagnétique.

Le collectif a aussi pu constater que l’agriculture organique n’avait rien d’une nouvelle pratique, que l’art conceptuel faisait partie de la contre-culture au départ et que beaucoup de ses promoteurs partageaient beaucoup de concepts plus « ésotériques » que philosophiques.

La belle époque, quoi ! Si on reproche souvent, de nos jours, à certains artistes dits conceptuels de n’avoir justement… plus rien à dire – on pense à Damien Hirst et Jeff Koons, pour ne pas les nommer–, l’exposition tend à démontrer tout l’intérêt artistique à retrouver un certain esprit des premières heures.

L’exposition 119 m au-dessus du niveau de la mer est présentée à la galerie SBC jusqu’au 14 février 2015. Il y aura démonstration et conversation le 24 janvier à 14 h et projection du film Le semeur le 14 février à 14 h.

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